• Procès d'intentions

     

    Procès d'intentions

    A la question du juge :

    -        Accusé voulez-vous nous donner votre nom, prénom et profession 

    L'accusé répond :

    -        Manvussa Gérard, gardien à la base aérienne de Villacoublay 

    -        En quoi consiste précisément votre travail ? 

    -        Ben… je garde les hangars ou stationnent les OVNI 

    -        Les OVNI ? Ca n'existe pas les OVNI…dans le dossier je lis : hangar d'avions Rafales 

    -        Ben, c'est ça monsieur le président, nous les Rafales on les appelle les OVNI : Objets Volants Nettement Invendables  

    La salle se fend d'un rire approbateur

    -        Silence dans la salle !  

    Le marteau vengeur du juge enfonce un clou qui dépassait du bureau.

    Il faut dire que ce juge a une réputation d'inflexibilité terrible depuis qu'on a appris qu'il avait condamné la porte de son entrée de service.

    Moi, vous me connaissez… Digne émanation virtuelle de l'esprit sage de Pawata, je me suis dis qu'il fallait un brin d'humour dans cette histoire d'amour et j'ai jeté un soupçon de folie dans les têtes.

    Assis dans son box, le prévenu se lève :

    -        Je suis prévenu, oui ou non ? demande-t-il à la cour qui semble être balayée d'un doute, depuis que j'ai été déféqué dans le cabinet du juge Walter Closet on  ne me dit rien…

    -        Pourquoi cette question, bégaye le juge

    -        Parce que je n'ai pas été prévenu que j'étais accusé ! Rétorque l'interpellé

    Sortant de sa sieste de 14h30, le bâtonnier se lève comme un seul gnome

    -        Qué qué ? mais qué hé, mais qu'est-ce que c'est ? marmonne-t-il

    L'avocat de la défense fait alors envoler ses deux manches et entre dans les débats :

    -        Ah monsieur le bâtonnier, ne commencez pas à me mettre des bâtons dans les roues, hurle-t-il, mais de quoi accuse-t-on mon client ? Puis, hésitant, il se tourne vers le client en question : Au fait, c'est vrai ça, de quoi qu'on vous accuse, vous ?

    -        Ben ch'ais pas trop 

    -        Ah oui, vous auriez soi-disant repassé votre femme à coup de fer… 

    -        A repasser, soupire le procureur, de fer à repasser…

    -        Et pourquoi à coup de fer à repasser ? questionne le bâtonnier en s'adressant au prévenu

    -        Ben, c'te blague, c'est parce qu'elle prenait un mauvais pli  

    -        Expliquez-vous 

    -        Elle voulait que je pose une plinthe au parquet de notre chambre et moi j'ai horreur des instructions… je vous laisse juge 

    -        Mais vous n'étiez pas obligé de lui donner des coups de fer pour vous exprimer, vous pouviez aussi bien lui dire, non ? 

    -        Ha, monsieur le procureur, comme on dit chez moi : le dire c'est bien mais le fer, c'est mieux 

    -        Que fait votre femme ? 

    -        Ben… maintenant, elle fait gaffe 

    -        Je vous demande la profession de votre épouse ! 

    -        Ha… elle est bébé institutrice 

    -        Comment ça bébé institutrice ? 

    -        Hé bé, elle dit qu'il n'y a pas de différence entre un bébé et une institutrice 

    -         ??? 

    -        Elle dit qu'ils sortent tous les deux du corps en saignant 

    -        Ne vous moquez pas de la cour sous peine d'insulte à magistrats ! Hurle le bâtonnier qui cherche le bâton pour se faire battre

    -        Mon client veut dire que le corps enseignant produit de beaux bébés. Monsieur le procureur, vous voyez bien que mon client est innocent ! Il aime sa femme car ils se sont mariés pour le meilleur et le pitre… 

    -        Ha ça… Pour être innocent, il est innocent concède le procureur blasé, je vous assure monsieur Gérad Manvussa, que, j'ai rarement vu ça.

    -        Et moi, monsieur le procureur, je n'ai jamais vu un juge au dessus des parties : en avoir ou pas… telle est la question. 

    Ce que l'histoire ne dit pas c'est que le juge ne pouvait être qu'au dessus des parties car il était eunuque, mais pas eunuque raide…

    Notre pauvre Gérard Manvussa fut donc condamné à trois mois de service d'utilité publique : l'entretien des fers à repasser des mamans et faire repasser les leçons des enfants.

    Il en fut très froissé…Procès d'intentions


  • Commentaires

    1
    Samedi 8 Novembre 2014 à 18:53

    Mieux que faire l'éloge des toges à la fripperie ! Gérard Manvussa apprendra le bon usage su savoir faire avec un fer chaud sans en avoir les 4 en l'air et sans plainte. Une joyeuse rigolade sur des jeux de mots sous bon pli. Bon samedi que c,est excellent. Bises. 

    2
    Di
    Samedi 8 Novembre 2014 à 22:17


    Après sa sentence, Gérard Manvussa aura un grand savoir-faire en fer sans repasser de leçons, s'il fait bien ce devoir. Il saura manier le fer et pourra se recycler en ferrailleur et faire ailleurs des affaires. Qu'ils sont poires ces avocats. Sa Singerie, le premier, est soit concombre ou navet (j'hésite entre les deux). Oui Monsieur, la Seigneurie. C'est ce que j'ai dit. Le lire, je ris, le relire, je rigole. Il neige déjà ici. Le balcon est rempli de flocons. Bises.

    3
    Dimanche 9 Novembre 2014 à 09:03

    Bien sûr, c'est loin de valoir le procès de la reine lorsqu'elle accusa le roi d'être entré dans l'arène qui était pleine à craquer: être le roi de l'arène ne donne pas tous les droits, non ?

    4
    Dimanche 9 Novembre 2014 à 17:58

    Lu et relu et ri ! Hum, veinard, finalement, ce Gérard Manvussa, pour sa peine ... Mais il a intérêt à se tenir à carreau avec les mamans chez qui il ira entretenir le fer à repasser, sinon c'est sa femme qui lui passera un savon. Le hangar à OVNI, je retiens, je vais l'indiquer à mon ours, qui est au fond de son lit avec une bonne grippe ... Bravo Aganticus, bizzz au trio !

    5
    Dimanche 9 Novembre 2014 à 21:10

    Entrer dans l'arène pleine à craquer, faut être gonflé pour oser pareil combat. Aganticus, tu nous épates à chaque fois. Comment fais-tu pour avoir autant de jeu dans tes mots ? Bizs à vous tous. 

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