-
L'amour miné
L'amour avait si longtemps voyagé seul qu'il fut émerveillé par la coquetterie malicieuse dans l'œil de Chimène.
Malgré une forte propension à avoir le sang chaud, il savait garder son sang froid lorsque son cœur d'artichaut lui envoyait un message de printemps ranimé par une hirondelle.
Cette fois-ci, il fut hésitant en découvrant le compagnon de la gazouilleuse : un gigantesque ennui qui, pour survivre, s'amusait à tuer le temps.
S'armant des yeux d'Argus, il prit le mâle en patience afin de surveiller son comportement.
Cet ennui là affichait une morgue révélatrice d'envies cachées jusqu'à en faire pitié.
Mais l'amour n'avait pas la pitié de ses envies pas plus qu'envie de sa pitié.
Son amour propre prenant le dessus, il décida de sortir de sa cage pour filer le parfait amour avec l'attirante Chimène.
Il se souvenait de cette phrase glanée au hasard du temps : "On se demande parfois si la vie a un sens et puis on fait une rencontre qui donne un sens à sa vie".
"Après tout, l'amour c'est pas sorcier", se dit-il magnanime.
Il commença alors à se consumer jusqu'à en devenir aveugle et de ses yeux brulants coulèrent des sillons de lave, en tous cas décente pour son pauvre volcan.
Se sentant en danger, l'ennui fit une contre attaque perfide : il introduisit l'habitude dans leur relation merveilleuse.
Sans précipitation, il érigea un poteau de torture pour appuyer là où ça faisait du bien : les clichés rassurants de la routine.
Le temps se figea alors, entravant sa belle marche en avant : Chimène avait beau lui faire ses yeux frappés de passion folle, l'amour aveugle entrouvrit les siens pour ne plus voir que cette lueur déclinante.
Tel le cheval de course pas trop attelé, il se déroba aux appels de l'irraison froide pour laisser l'habitude gagner leur belle relation.
Et ce qui devait malheureusement arriver, arriva : l'habitude détruisit l'amour.
Et l'amour s'éteignit.
Il s'en fut conquérir d'autres terres brulées.
Chimène ferma ses yeux sur les choses de l'amour.
Définitivement.
Mes frères et mes sœurs, si votre désir de faire une longue vie d'amour vous embaume le cœur, surtout n'hésitez pas à bannir les sœurs de la discorde : l'habitude et la routine.
C'est une victime de l'amour vache qui vous le crie.
-
Commentaires
Histoire sans cesse renouvelée de l'amour et des ses déboires à manger aussitôt qu'ils se présentent. Il est évident que pour agir efficacement, la perfidie doit se cacher sous des apparences attirantes.
N'est-ce pas l'éternel carrousel depuis l'ennui des temps ?
Merci à vous d'être passées visiter les écrits d'un soi-disant guerrier
Le démon se camoufle dans tout et partout, le salaud. Comme d'habitude ! À ne pas laisser entrer dans un couple qui s'aime en partant, ça désamoure.
Surtout pour l'amour vache car Satan l'habite; (Ho pardon). Et d'ailleurs, je crois savoir que bientôt Di va nous parler de sexualité chez les dindes.
Merci à toutes
La pauvre dinde ! Mais il n'y aura pas de "bye-bye-bite" cette fois. Je reviens pour la raison que j'oubliais d'écrire à Aganticus que j'aime beaucoup la façon de décrire l'amour vache, à la Marcus.
L'amour vache , mais la vache vaut son pesant d'or: une vraie mine pour un Minotaure plus goinfre que la vache. Et Satan l'habite par plaisir :) Marcus n'échappe rien quand l'humour est là. lol
10VictoriaMercredi 28 Janvier 2015 à 18:03
Ajouter un commentaire
Une certitude: on tombe en amour avec ce texte débordant de symbolisme. L'amour a besoin de renaître sur chacun des instants de vie battant tambour au coeur de soi par besoin de désir, de plaisir à réinventer juste pour survivre ici, maintenant. La peur de perdre l'enferme et le tue. Silence. On ne peut que plonger en soi pour l'entendre nous dire qui il est... Dessine-moi l'amour ??? Raconte-moi sa mémoire ??? Invente-moi l'amour... IL est partout au coeur de la vie. Ah Marcus , tu nous offres un texte qui cogne fort !
Je vais relire ces lignes qui dépassent le cadre de sa page. Bonne journée.