• 15/ L'agent spécial El Clébard

     

     

     

    Ha, il nous en arrive une pas piquée des hannetons : la direction générale des polices rechercheuses nous envoie un agent très spécial ; on ne connait pas son vrai nom tellement ses missions sont secrètes alors on a décidé de le surnommer "El Clébard" vu sa forte propension à renifler tout ce qu'on lui présente.

    Pour vous décrire le gonze, il faudrait que je relise SAS le prince Malko Linge pour me remémorer les succulentes descriptions de feu Gérard de Villiers.

    Grosso moto, je vous mets sur la voie; vous voyez Georges Clooney quand il balance son sourire 38/36 ? Hé bien, ça a rien à voir… le lardu est aussi grand que la demi sœur à Michelle Bernier;  comment qu'elle s'appelle, déjà ? Ha oui, Mimi Mathy, mais avec quinze centimètres de moins… Pardon, on ne se moque pas des petits, à part si c'est eux qui commencent et lui, il est entré aussi sec dans le vif du sujet :

    -        Salut les bouseux, alors, parait que vous vous merdez grave sur vos enquêtes de quartier ?

    -        Et pourquoi qu'il dit ça, le petit monsieur ?

    -        Toi, le narvalo en chef, t'as intérêt à mettre en veilleuse sous peine que je t'en fasse…

    -        De quoi ?

    -        De la peine, glandu !

    Puis El Clébard s'est mis en mouvement pour traverser le commissariat. On entendait ses Santiag craquer, ses genoux flageoler, ses épaules cliqueter et ses dents grincer. Presque un homme orchestre qui s’assiérait au balcon.

    Un immense colt "45 et des poussières" pendait fièrement à sa hanche gauche et Nez-de-Bœuf n'a pas pu s'empêcher de lui demander :

    -        Vous êtes gaucher ?

    -        Pas du tout, pourquoi ?

    -        Ben vous portez votre arme à gauche, comme les morts…

    -        C'est parce j'adore la difficulté et quand on me braque je mets si longtemps à dégainer que l'ennemi ne se rappelle plus que je vais défourailler…

    -        Putain, la philosophie ! s'écrie Dugommier qui n'avait pas pensé à ça. Et vous avez flingué beaucoup de futurs prétendants au trou ?

    -        Ouais, et tu vas être le prochain…

    -        Non attendez ! je rigole comme un ruisseau, que dis-je, je me rends comme une âme damned !

    -        Tu vois, ça marche à tous les coups.

    Sa supériorité numérique bien établie, El Clébard demande à notre chef qui l'est moins, de ressortir une affaire où nous avons merdé…

    -        Ben, bégaye le chef, c'est qui y'en a beaucoup…

    -        Sors la dernière, on gagnera du temps, murmure le gaucho en desserrant à peine ses dents jaunes.

    -        La dernière… la dernière… voyons voir… s'cusez, mon bon monsieur, mais y'en a tellement des dernières… Ha oui ! L'affaire du courrier du lion !

    -        C'est quoi ce bastringue ?

    -        C'est un type un peu timbré qui envoyait des lettres anonymes en signant "Le lion de Roccapina". Le gars, il prétendait que son chef se tapait Craquette…

    -        J'ai jamais dit ça ! hurle une voix au fond de la brigade.

    Vu l'accent prononcé de la Corse méridionale,  on s'est tous douté que ça venait de Mataglioli.

    -        J'ai juste écris que le chef avait un bon cou et que Craquette le lui massait souvent !

    -        Non, mais ho ! elle arrive cette affaire merdée ? parce que les lettres anonymes c'est du tout venant !

    Là, on a senti qu'El Clébard commençait à avoir les abeilles.

    -        Y'a bien l'histoire du cadavre de la super nana, bégaye le chef.

    -        J'écoute.

    -        On est arrivé sur les lieux du meurtre d'une très belle femme, qui, le corps nu, était,  allongée sur le lit et le chef demande au légiste :

    -        Elle a été violée ?

    -        Heu… pas encore chef, on attendait votre autorisation.

    Comme son colt était déjà sorti, El Clébard envoie un salve de satisfaction vers le plafond qui n'en demandait pas tant.

    -        Ca c'est du vrai merdage… Vous avez rien d'autre ?

    -        Y'a bien Nez-de-Bœuf qui, de permanence au standard a répond à un appel d'un homme affolé :

    -        Allô ! Je viens d'écraser un poulet. Qu'est-ce que je dois faire ? 

    -        Et bien, plumez-le et faites-le cuire à thermostat 8. A répondu Nez-de-bœuf, surpris par cet appel...  

    -        Ah bon ! Et qu'est-ce que je fais de la moto ? 

    El Clébard regarde Nez-de-Bœuf avec un peu de mépris dans les oreilles :

    -        Quel con, çui-là, il faut mettre le thermostat à 5 sinon ça crame. 

    -        Attendez, y'a aussi l'agent M'Day qui nous a inventé un sifflet fantastique. 

    -        Oui? Que fait-il de fantastique ? 

    -        Ben… il ne siffle pas… comme ça  l'automobiliste n'entend pas et toc, on lui colle une contredanse ! 

    -        Stoooop, arrêtez ! El Clébard se remonte la mèche, je vais faire mon rapport mais je peux vous dire, d'ores et déjà, que vous participerez au concours national des brigades du pitre. Et vous avez de sérieuses chances d'emporter le morceau. 

    C'est Craquette qui a eut le dernier mot :

    -        Quel morceau ?   


  • Commentaires

    1
    Lundi 27 Avril 2015 à 16:41

    Ils devront tous repasser derrière le pupitre pour passer devant avec diplôme du grand pitre en poche. C'est encore Craquette qui aura le bon bout du bâton en gardant le haut du pavée de la brigade. Que dire d'El Clébard aux pattes courtes, mais possédant une langue de manière ou de Molière plus rapide que son esprit. La lettre anonyme bat tous les records ! Heureusement que l'auteur vient la démentir pour sauver l'honneur de Craquette. Pauvre chef qui perd de la hauteur face au petit El Cébard venu en rang fort pour remettre de l'ordre dans les rangs de la brigade. Enfin, on demeure sur notre faim d'en savoir davantage. Comme toujours, on ne manque pas de plaisir à lire notre brigade en délire sous ta plume. Grand merci Aganticus maître séant de ce roman policier. Bises amicales. clown

    2
    Di
    Lundi 27 Avril 2015 à 20:11

    J'ai un indice à donner pour l'affaire de la lettre anonyme signée au nom de Roccapina colada. Je ne comprends pas que Mataglioli se prenne pour ce lion qui est sagement assis sur le toit d'une montagne dans le sud de la Corse non loin de Sartène et qui ne dirait du mal de Craquette pour rien au monde. Je suis certaine que les brigadiers vont remporter le trophée de brigade du pire pitre du centenaire actuel. Bon j'y vais car ma fille est avec moi. Quels cons qu'on se dit. Si c'est pas un, c'est l'autre. Sont tous nonos du coco. C'est ça qui est l'fun. Ça fait rire. Bye Bye !

     

     

     

    3
    Samedi 9 Mai 2015 à 21:55

    J'ai été un peu déçue au début, je croyais vraiment que El Clébard serait ... un chien happy ! Mais non et le personnage se pose un peu là, nonobstant sa petite taille ... Passionnantes, les affaires révélées à l'occasion ...

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